Quand on commence à parler de la poésie orientale, l`un des premier nom qui apparait est celui d`Omar Khayyam. Voilà pourquoi, dans cet article, en vous parlant d`un grand penseur, philosophe et soufie de Khiva, nous avons fait la référence à ce poète.
Placé dans le coeur historique de cette ville de “Mille et une nuits”, facilement repérable de loins un immense dôme vert marque le centre de l`énorme nécropole royale. Ici, parmi les tombes des khans (souverains locaux) et leur harem, gisent les grands hommes de Khiva : poètes, savants, penseurs libres, musiciens…On y trouve également le mausolée du saint patron de Khiva- Pakhlavan Makhmoud, connu parmi les locaux comme celui de Palvan-bobo ou Palvan-pir.
Ne sois pas triste au moment d`un grand malheur!
Ne sois pas très heureux pendant un grand bonheur!
Tout ça passera, rentrera à son état de choses.
Viens me voir, et à moi en cause! (Pakhlavan Makhmoud)”,-
dit l`inscription de la magnifique porte en bois d`orme, en rencontrant chaque visiteur de ce lieu saint.
Le peuple ouzbek éprouvait toujours le sentiment de vénération vers les Pakhlavans (les hercules, lutteurs). Chaque lutteur est lié à la légende et Pakhlavan Makhmoud n`en fait pas d`exceptions. Le poète connu, pelletier d`après son métier et philosophe selon son esprit, il a mérité la reconnaissance populaire grâce à sa force extraordinaire, ses capacités du guérisseur et ses quatrains.
Le métier du pelletier lui donnait la possibilité de gagner sa vie et aider les misérables. Grâce à sa force physique il a réussi à mériter la gloire hors du royaume du Khorezm, ayant gagné les compétitions de lutte en Iran, Irak, Afghanistan et en Inde. D`après la légende populaire, il n`a perdu qu`une seule fois le combat, le moment quand il avait appris que son adversaire aurait la paine de mort au cas de perte! Longue est la liste de pays musulmans disposant de reliques liées au nom de Pakhlavan Makhmoud. Dans les certains d`eux Pakhlavan Makhmoud fait partie des saints : par exemple, en Iran avant le combat de lutte les lutteurs professionnels lui adressent leur prière en le considérant comme le saint patron des lutteurs.
Chez nous, Pakhlavan Makhmoud est devenu surtout connu grâce à sa poésie. Il est considéré comme l`auteur de plus de 300 quatrains du sens philosophique où il chante la vie humaine avec tous les chagrins et plaisirs:
Il n`y a rien de meilleur pour la langue que chanter la verité,
Il n`y a rien de meilleur de l`aube pour la prière de nuitée,
En voulant passer le pont Sirat (dans la vie supérieure),
Distribue le pain aux gens car il n`y a rien de meilleur!
Dans ses recherches philosophiques le poète étudie beaucoup la notion de moralité y compris celle du courage et de la vaillance . En conséquence, il devient l`un des piliers du movement soufi “Javonmardlik” (“Le courage de la jeunesse”) dont les principes de base sont la largesse de l`ame, la charité, la noblesse, la modestie et la soumission au Créateur :
A quoi ça sert de prendre la richesse pour Dieu?
Nuit et jour penser à vivre mieux?
A la longue nous aurons tous le suaire donné
Est-ce qu`il nous servira beaucoup après?
Transmise de génération en génération sa poésie a finalement décoré les murs de son mausolée qui avait remplacé son petit atelier du pelletier. Le grand artisan de Khiva Abdoulla surnommé grâce à son talent Djin (le génie) a incrusté les quatrains de Pakhlavan Makhmoud à l`ornement de la nécropole royale. Ainsi chaque visiteur de cette perle de Khiva peut non seulement admirer les magnifiques majoliques de l`époque mais aussi découvrir le patrimoine littéraire du poète appellé “Omar Khayam” de Khiva.